Alors, vous aussi, vous faites partie de ces estivants qui s’adonnent à l’art de l’empilement de cailloux pour tromper l’ennui à la plage ou en montagne? Avez-vous jamais entendu parler des cairns, ces figures de pierres entassées qui viennent décorer notre environnement de roches censées communiquer un semblant d’harmonie? Eh bien, figurez-vous qu’ils sont plus délétères pour l’environnement qu’on ne le pense – et dorénavant, pour votre poche également!
C’est un plaisir commun, n’est-ce pas? On s’installe à la plage, on est fatigué de simplement se faire dorer la pilule… alors pourquoi ne pas empiler quelques cailloux, en mettant notre patience et notre habileté à l’épreuve? De plus, la tendance est à faire florir des photos de ces sculptures minérales sur les réseaux sociaux. Pas si vite! Saviez-vous que ces monticules de pierre pourraient bien nuire à la belle nature qui nous entoure?
Faire un cairn, ces piles de cailloux à la mode de nos jours : une idée pas si excellente finalement!
Les fameux cairns, ces pyramides de pierre joliment empilées, ont été érigées tout au long de l’histoire humaine pour diverses raisons. Parfois pour marquer un itinéraire, par d’autres cultures pour décorer un site funéraire ou honorer la mémoire des défunts. Parfois encore, ils servaient à commémorer certains événements, comme des batailles passées.
Mais avec le temps, vacanciers et touristes se sont mis à leur tour à ériger de manière impromptue ces cairns, que ce soit sur le sable des plages, particulièrement en Bretagne où ils ont la cote, ou le long des chemins de randonnée. Avec l’explosion des réseaux sociaux, les photos de cairns se multiplient. L’impact environnemental, quant à lui, se fait malheureusement sentir.
D’abord, le fait de déplacer les cailloux en montagne met en danger la flore locale. Sachez qu’il faut plusieurs années pour recomposer un tapis végétal là où le minéral a été soustrait (à 1700m d’altitude, la formation de 10cm de sol demande environ 15 000 ans). Que ce soit en forêt, dans le désert, ou sur la plage, ces pierres font office de refuge pour un grand nombre d’espèces. Certains oiseaux vont même jusqu’à y pondre. Les déplacer revient donc à menacer cet équilibre naturel. « Les gens finissent par manquer de galets et vont piocher dans les pierres des falaises. Cela les fragilise et accélère l’érosion« , alertait aussi Didier Olivry, délégué au rivage du Conservatoire du littoral breton, dans les colonnes du Parisien.
Quand l’amende fait grincer des dents…
Ces dernières années, dans certains endroits, l’édification de cairns est de plus en plus strictement encadrée. En prévention, le Cap Fréhel, dans les Côtes-d’Armor, a même instauré une amende de 1500 euros pour décourager ces comportements égocentriques.