Les dirigeants européens du transport ferroviaire se sont réunis à Lyon la semaine dernière pour discuter de l’avenir du rail en Europe. Avec le projet ambitieux de relier toutes les grandes villes européennes par des trains à grande vitesse.
Il est important de noter que le rassemblement des chefs de file du secteur ferroviaire est motivé par le contexte international complexe, ainsi que par les objectifs européens ambitieux consistant à réduire les émissions de carbone et à inciter la majorité des Européens à prendre le train plutôt que l’avion. En 2030, l’Europe espère voir l’utilisation des trains à grande vitesse augmenter d’un tiers d’ici à 2030 et tripler par rapport au niveau actuel en 2050.
La réalisation de ces objectifs à travers l’Europe nécessitera un plan très ambitieux d’expansion des réseaux à grande vitesse. À l’heure actuelle, l’Europe ne compte qu’une poignée de lignes transnationales à grande vitesse. Parmi celles-ci, citons le Thalys qui relie la France ainsi que les pays du Benelux, ainsi que l’Eurostar entre la France et les pays du Benelux, et le Royaume-Uni – via le tunnel sous la Manche.
L’Europe souhaite lancer un plan d’expansion du réseau ferroviaire à grande vitesse du continent
Les trains à grande vitesse ont été extrêmement efficaces en Europe centrale et plus généralement en Europe occidentale. L’Espagne, la France, les pays du Benelux, l’Italie et l’Allemagne obtiennent tous de bons résultats dans ce domaine. Toutefois, la connectivité transfrontalière ne suffit pas. D’autant plus qu’il n’est pas encore possible de relier toutes les grandes villes du continent de manière rapide.
Il n’est pas étonnant qu’au cours des quarante dernières années, malgré la prolifération des projets communs et de la coopération, le train à grande vitesse reste essentiellement une question nationale. Cependant, lorsqu’on l’examine plus en détail, le tableau est évident : la construction d’un réseau ferroviaire à grande vitesse coûte des centaines de milliards d’euros, ce qui génère une énorme pression sur la scène politique et incite les décideurs à privilégier son développement dans le contexte national.
Pour changer cette tendance, les leaders de l’industrie se sont donc engagés à lancer une nouvelle étude pour déterminer les nombreux avantages de l’extension du réseau ferroviaire à grande vitesse en Europe, qui relie les capitales des États membres et les grandes villes. Des représentants de la Commission européenne et d’autres organisations ferroviaires communautaires étaient également présents.
Au-delà, il s’agit aussi de connaître les coûts de cette entreprise de grande envergure, ainsi que de déterminer dans quelle mesure cet investissement permettra à l’Europe d’atteindre la neutralité carbone en 2050. La première étape consiste à déterminer les voies les plus importantes, qui font déjà l’objet de débats animés. Selon une étude qui a révélé que 17 des 20 routes aériennes les plus populaires en Europe ont moins de 700 kilomètres de long.
Il s’agit d’un type de route sur lequel les trains peuvent être compétitifs, notamment à grande vitesse. Les vols européens de moins de 1000 km produisent environ 28 millions de tonnes de CO2 chaque année. De la même manière, l’Europe pourrait, selon CNN, choisir de taxer les compagnies aériennes qui dépassent leurs objectifs en matière d’émissions de carbone afin de rendre les vols sur ces courtes distances moins compétitifs.